Les défis et perspectives de l’agriculture biologique face aux enjeux économiques et climatiques

Une filière bio en quête de stabilité et de nouveaux débouchés
Cette intervention proposée au SIVAL 2025 par Interbio Pays de la Loire, Bio Centre et Interbio Bretagne, an mis en lumière les défis et opportunités pour l’agriculture biologique après une période de crise. Une stagnation des surfaces cultivées en bio et des variations dans les débouchés commerciaux ont marqué ces dernières années. Cinq intervenants ont détaillé les évolutions du marché, soulignant la baisse des ventes en grande distribution alors que les circuits courts et spécialisés retrouvent une certaine dynamique.
Les producteurs constatent des changements importants dans les comportements des consommateurs et l’accès aux débouchés. La filière bio cherche à diversifier ses marchés pour limiter les risques liés à la dépendance à un seul canal de distribution. Si certains acteurs préconisent une stabilisation des conversions, d’autres insistent sur la nécessité de stimuler la consommation pour soutenir la production. La restauration collective apparaît comme un levier essentiel pour structurer les filières et assurer des débouchés réguliers.
Le rôle clé de la restauration collective
La restauration collective constitue un enjeu stratégique pour la filière biologique. Des représentants du secteur ont partagé leurs expériences de transition vers une alimentation plus responsable, avec des objectifs ambitieux en matière d’incorporation de produits bio. Interbio Pays de la Loire a illustré par exemple comment certaines collectivités ont réussi à atteindre des niveaux élevés d’approvisionnement en bio grâce à une gestion optimisée des achats et à la lutte contre le gaspillage alimentaire.
Des contraintes persistent cependant, notamment sur l’application effective de la loi EGalim qui fixe un objectif de 20 % de bio dans la restauration collective. L’importance du soutien aux producteurs locaux par les pouvoirs publics et la mise en place de circuits logistiques adaptés pour encourager le développement du bio dans les cantines ont été également mis en lumière. Une meilleure structuration des filières et un accompagnement technique plus poussé apparaissent nécessaires pour assurer une montée en puissance progressive.
Anticiper les défis climatiques et démographiques
Outre les enjeux économiques, l’agriculture biologique doit également s’adapter aux défis posés par le changement climatique. L’augmentation des événements climatiques extrêmes et les évolutions des conditions de culture poussent les producteurs à repenser leurs pratiques. Certains types de cultures comme les crucifères deviennent plus difficiles à maintenir dans certaines régions et nécessitent une réflexion sur les alternatives possibles.
Le renouvellement des générations constitue un autre défi majeur. Faciliter l’accès au foncier et accompagner les nouveaux installés sont des priorités pour garantir la pérennité de la filière. Plusieurs modèles de production cohabitent, allant de la diversification des débouchés en vente directe à la contractualisation avec les coopératives. Ces stratégies permettent de sécuriser les revenus et d’adapter la production aux évolutions du marché.
Avec :
ANTOINE HUMEAU, Animateur, journaliste indépendant –
JEFF MAHINTACH, Directeur Filières Fruits et Légumes, Fleurs et Plantes COOPERATIVE U –
SOPHIE SAUVOUREL, Directrice Générale PAPILLOTE & COMPAGNIE –
NICOLAS ORAN, Producteur bio BIO LOIRE OCEAN –
MARIE JO HAMARD, Présidente de la commission transition écologique du Maine-et-Loire, DEPARTEMENT DE MAINE-ET-LOIRE –
MORGANE ROBERT, Coordinatrice Optimisation et développement PRIMEALE FRANCE.