10 ans du réseau DEPHY en viticulture : bilan et perspectives

Un réseau structuré pour réduire l’usage des produits phytosanitaires

Cette intervention, proposée au SIVAL 2025 par la Chambre d’Agriculture des Pays de la Loire, a mis en lumière les résultats obtenus après une décennie de fonctionnement du réseau DEPHY en viticulture. Structuré autour de 36 groupes et impliquant 410 exploitations viticoles, ce réseau vise à expérimenter et diffuser des solutions réduisant l’utilisation des produits phytosanitaires tout en assurant la performance économique, environnementale et sociale des exploitations.

Le dispositif repose sur deux volets complémentaires : un réseau d’expérimentation comprenant 35 projets et un réseau de fermes volontaires engagées dans la réduction des intrants. Ces fermes bénéficient d’un accompagnement technique et collectif structuré, favorisé par des animateurs et ingénieurs territoriaux. Le suivi des pratiques passe par une évaluation systématique via un outil de gestion des données, permettant d’analyser l’évolution des pratiques en temps réel.

Réductions significatives des intrants et diffusion des bonnes pratiques

Depuis 2011, le réseau DEPHY en viticulture a enregistré une diminution de 24 % de l’IFT hors biocontrôle. L’usage des produits contenant des substances classées CMR a fortement diminué, tandis que la part de biocontrôle a enregistré une hausse de 40 %. Cette progression a été accompagnée par un abandon progressif des herbicides sur environ 50 exploitations du réseau.

Les pratiques mises en place incluent le travail du sol, la mise en place de couverts végétaux et l’utilisation de pulvérisateurs confinés pour optimiser l’application des intrants. L’adaptation au climat reste une problématique clé, nécessitant une anticipation accrue des conditions météorologiques et une adaptation des stratégies culturales.

Enjeux et perspectives pour une viticulture durable

Les vignerons du réseau ont témoigné des ajustements réalisés au sein de leurs exploitations, allant de la conversion en agriculture biologique à l’introduction de cépages résistants. Ces choix stratégiques visent à réduire l’impact environnemental tout en maintenant la qualité de la production. Certains exploitants ont également recours à l’éco-pâturage et à la diversification des productions pour sécuriser leur modèle économique.

Si des progrès notables ont été recensés en matière de diminution des intrants, le chemin reste encore long pour atteindre les objectifs de la stratégie nationale Écophyto 2030. Les défis à relever concernent notamment la stabilisation des rendements, l’optimisation des coûts et l’adhésion croissante des consommateurs aux démarches engagées.