SUCSEED : des alternatives naturelles pour la protection des semences

Un projet ambitieux pour la protection des semences
Cette intervention, proposée au SIVAL 2025 par VEGEPOLYS VALLEY, a mis en avant le projet SUCSEED, qui vise à développer des alternatives naturelles pour la protection des semences. Face aux enjeux environnementaux et à la réduction du nombre de produits phytosanitaires disponibles, l’innovation est au cœur de ce projet. Les semences, en tant que point de départ des cultures, doivent être protégées tout en respectant des réglementations de plus en plus strictes.
Le projet SUCSEED repose sur plusieurs axes de recherche pour identifier de nouvelles solutions adaptées aux pathogènes affectant les cultures. Des recherches sont menées sur le blé, le colza, la tomate et le haricot, avec des travaux spécifiques sur les pathogènes Fusarium, Alternaria, Rhizoctonia, Clavibacter et Xanthomonas. L’objectif est de trouver des alternatives aux traitements chimiques, en privilégiant des solutions issues des graines elles-mêmes, afin de limiter les pertes de rendement.
Le rôle des biosolutions dans la protection des semences
Le projet SUCSEED accorde une place centrale aux biosolutions, notamment via le développement de solutions de biocontrôle et de biostimulation. Les biosolutions de biocontrôle permettent aux semences de mieux résister aux maladies et ravageurs, tandis que les biostimulants améliorent la nutrition des plantes et leur résistance aux stress environnementaux.
Des molécules naturelles, telles que des micropeptides et des métabolites spécialisés, ont été identifiées pour leur potentiel à renforcer la défense des graines. Les chercheurs ont observé qu’en augmentant la concentration de certaines de ces molécules au moment de la germination, la protection des semences pouvait être optimisée. De plus, des essais en laboratoire ont montré un effet direct des micropeptides sur certains champignons pathogènes, réduisant leur développement et limitant leur impact sur les cultures.
Perspectives pour l’avenir et innovations en protection des cultures
En plus de la lutte contre les pathogènes, des recherches complémentaires portent sur l’amélioration de la tolérance des semences aux conditions de stress hydrique. Un autre projet exploré lors de cette intervention repose sur l’activation de mécanismes de tolérance à la sécheresse présents naturellement dans les semences. En identifiant les gènes responsables et en appliquant certaines molécules, il serait possible de prolonger cette tolérance au moment de la germination.
Cette approche pourrait transformer les pratiques agricoles et offrir des alternatives aux semences conventionnelles. L’utilisation de semences germées tolérant la dessiccation faciliterait l’installation des cultures et leur résilience face aux variations climatiques. À long terme, cette innovation pourrait contribuer à réduire l’impact des périodes de sécheresse sur les rendements tout en limitant le recours aux intrants.
Le projet SUCSEED illustre ainsi l’importance de la recherche et du développement dans la transition vers une agriculture plus durable et respectueuse de l’environnement. En mobilisant des experts et en favorisant la collaboration entre chercheurs et entreprises, ce projet apporte des perspectives prometteuses pour l’avenir des productions végétales.
Intervenants
JEROME VERDIER – Chercheur – UMR IRHS (INRAE/Institut Agro/Université Angers)
Thomas Defferier – CDM innovation – VEGEPOLYS VALLEY