Consommateurs et préoccupations environnementales : quels impacts sur le marché et les produits horticoles ?
Les préoccupations environnementales des consommateurs et leur impact sur le marché horticole
Lors d’une intervention au SIVAL 2024 proposée par ASTREDHOR, les préoccupations environnementales des consommateurs ont été analysées à travers différentes enquêtes et études. Celles-ci montrent que les Français perçoivent l’environnement comme l’une des trois principales préoccupations, derrière les hausses des prix et l’immigration. Parmi les sujets environnementaux les plus évoqués, se trouvent le réchauffement climatique et la perte de biodiversité. Ces préoccupations influent de manière croissante sur les pratiques de jardinage. Cependant, au moment de l’achat de plantes, les consommateurs privilégient encore davantage des critères esthétiques et de qualité par rapport à des aspects liés à l’environnement, tels que l’origine des produits ou leur certification écologique.
Des dispositifs expérimentaux ont permis de mieux comprendre les comportements d’achat. Par exemple, des essais ont montré que les efforts déployés pour promouvoir des plantes favorables aux pollinisateurs dans les jardineries n’ont pas toujours influencé significativement les achats. Des consommateurs ayant acquis ce type de plantes n’ont pas identifié cet aspect comme leur motivation première. Par ailleurs, une enquête réalisée sur le Salon du Végétal a révélé que les labels tels que “Fleur de France” et “Haute Valeur Environnementale” évoquaient principalement des notions de localité et d’écologie, bien que certains consommateurs n’y attachent aucun sens particulier. Ces résultats illustrent une perception encore disparate des engagements environnementaux associés aux produits horticoles.
L’adaptation de l’offre horticole face aux défis climatiques et aux préoccupations environnementales des consommateurs
Les préoccupations des consommateurs en matière de gestion de l’eau, de pesticides, et de fertilisants influencent les attentes à l’égard de la filière horticole. Une enquête de l’Interprofession et de FranceAgriMer a indiqué que 73 % des possesseurs de jardins envisageraient d’acheter des végétaux mieux adaptés à la sécheresse en réaction aux restrictions hydriques à venir. Toutefois, plus de 55 % des sondés déclarent qu’ils pourraient réduire leurs achats face à ces contraintes. Cette tendance présente des défis importants pour le secteur, mais constitue également une opportunité d’adapter les productions aux nouvelles attentes.
À cette fin, plusieurs pistes d’innovation sont mises en œuvre par les chercheurs et les producteurs. Parmi elles, des travaux sur l’endurcissement des plantes pour les préparer aux épisodes de stress hydrique et l’étude de la transmission de la mémoire du stress hydrique à travers les générations de plantes. Par exemple, des recherches sur le pétunia et l’hortensia permettent d’évaluer si les plantes issues d’individus soumis à un stress hydrique seraient mieux adaptées aux conditions de sécheresse. D’autres initiatives, telles qu’une gamme de végétaux mieux adaptés aux environnements extrêmes, témoignent de l’engagement de la filière pour répondre aux enjeux actuels.
Les plantes comme vecteur d’engagement écologique chez les urbains
Pour les habitants des zones urbaines, la végétalisation peut devenir un levier d’engagement environnemental. Les plantes et espaces verts, présentés comme des solutions contre les îlots de chaleur, voient leur importance croître en ville. Une enquête menée auprès de jeunes urbains (âgés de 25 à 40 ans) a révélé une relation émotionnelle forte avec les plantes. Si certains les perçoivent principalement comme bénéfiques, d’autres mettent en avant les contraintes associées, telles que l’entretien ou les nuisibles.
Cette étude a permis de distinguer deux profils de jeunes urbains. Les “greeners” investissent dans les plantes comme prolongement d’un mode de vie durable, s’intéressant notamment à leur naturalité et leur durabilité. En parallèle, les “users” recherchent des solutions pratiques et peu contraignantes, adaptées au milieu urbain. Ces données soulignent un besoin d’aligner les arguments promotionnels et les caractéristiques des végétaux avec les aspirations et contraintes des consommateurs urbains.
Enfin, plusieurs initiatives, telles que les incitations des collectivités à verdir les espaces privés et publics, révèlent une tendance croissante à intégrer les citoyens dans les efforts de végétalisation pour faire face aux effets du changement climatique. Cela souligne à nouveau l’importance de sensibiliser à la valeur environnementale et sociale des plantes, tout en veillant à offrir des produits à la hauteur des attentes.